je 23/02di 26/02 2017
14:00 — 20:00 BRASS
exposition

La Grande Beuverie

Pierre Fstn, Mandril, Charley Case et Benoît Mallon, Serge Goldwicht, Xavier Löwenthal, Adec, Antoine Desailly, Martin Viot, Creons, Coline Rosoux et Claire Lezier, Sébastien De Buyl, Violaine Le Fur, Maïté Jeannolin, Yves André ...
je 23/02

18:30

vernissage

Entrée libre
Visites guidées performées (réservation conseillée: info@lebrass.be) le vendredi 24 et dimanche 26 février entre 16:00 et 20:00

Performances le vendredi 24 et samedi 25/02 de 18:00 à 19:30

Un programme de concerts, projections et performances est proposé chaque soir à la fermeture de l’exposition

Dans le cadre de l’ILLEGAAL FESTIVAAL

Commissaire d’exposition: Edwin Lavallée

« Il était tard lorsque nous bûmes. Nous pensions tous qu’il était grand temps de commencer. Ce qu’il y avait eu avant, on ne s’en souvenait plus. On se disait seulement qu’il était déjà tard. Savoir d’où chacun venait, en quel point du globe, ou si même c’était vraiment un globe (et en tout cas ce n’était pas un point), et le jour du mois de quelle année, tout cela nous dépassait. On ne soulève pas de telles questions quand on a soif. (…) »

Le public vient comme nous des mondes inférieurs, c’est-à-dire de la salle du rez-de-chaussée où, tranquillisez-vous, nous retournerons bientôt. Une petite partie seulement du public est contaminée sans remède et reste ici à demeure. Le reste vient, à ses heures de loisir, visiter les musées, écouter les conférences et les concerts, et lire dans les bibliothèques.

Ce public, sachez-le d’abord, n’a jamais su fabriquer que des objets utiles. Ensuite, il ne s’est jamais senti assez d’héroïsme pour s’immoler au profit exclusif d’un viscère ou d’un autre. Enfin il ne comprend pas, parce qu’il ne sait pas le secret que je vous ai confié. Pour ces trois raisons il est rempli d’admiration pour ces fabricateurs d’objets inutiles.

Chaque fois qu’il le peut, il vient adorer leurs œuvres, lire l’histoire de leur vie, déposer pour eux des offrandes. Il leur apporte les pauvres petites choses utiles qu’il sait faire, des maisons d’habitations, des vêtements d’habillement, des nourritures d’alimentation. Puis il redescend à ses travaux quotidiens. Les Fabricateurs d’objets inutiles l’accueillent avec bienveillance. Comme ils professent un grand mépris de la vie corporelle, ils jugent inoffensifs ceux qui produisent des objets, servant seulement à cette vie corporelle.

Il n’y a qu’une catégorie d’humains qu’ils ne peuvent souffrir et qu’ils sont prêts à lacérer, à affamer, à écraser ou à manger tout crus, ce sont les fabricants d’objets autrement utiles, les quelques survivants de ceux qu’aux siècles passés l’on appelait des artistes. Mais ceux-ci ne s’aventurent jamais dans ces parages que dans des autos blindées.