My dearest,

Les cloches sont passées, le ramadan est lancé, ma mémé a été vaccinée, les théâtres sont occupés, il fait chaud, il neige, les restaurants mettent la clé sous la porte, coucou les nouveaux variants ! Ce matin, Kae tempest (tu vois, the poète-slameureuse british ?) parlait à la radio, iel disait : Il faut changer d’angle de vue ! Se reconnecter les un.e.s aux autres. Fuir, en prenant ses jambes à son cou, les solitudes stériles et la torpeur en embuscade (quelque chose comme ça).

Dans notre travail au BRASS, je crois que c’est, d’une certaine manière, ce qu’on essaie de faire (autant qu’on le peut). Amener à se (re)connecter les un.e.s aux autres de manière créative, tenter de changer de focale / de décaler notre façon de voir.

Là, par exemple, on a demandé à 14 artistes de co-créer des œuvres avec des habitant.e.s. — ça donne des choses sensibles et poétiques qui se construisent en ce moment, on vous présentera le bazar en mai.

Par exemple (bis), on continue à inviter des gosses qui ne se connaissent pas à se retrouver dans (ou hors) nos murs pour fabriquer des masques d’oiseaux imaginaires et des villes rêvées en carton-pâte. Si tu voyais, dans ces moments, leurs yeux à tout croquer…

Et on s’imagine déjà cet été, investissant les rues en mode no futurlututu, ambiance gek / loufoque, entre pestacles pimpants et facéties à tire-larigot.

Et toi ? T’as le mojo ?

En attendant que quelqu’un allume la lumière au bout du tunnel, take care.

Lots of love.

Jean B.

(Emoji cœur avec une flèche)

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