À Forest, le 25 février 2021.

René, resuscitée,

Samedi dernier, en traversant le patelin sous un soleil de faux printemps, j’ai croisé avec bonheur toute une palanquée de joyeux drilles — marionnettistes, musiciennes, danseurs, funambulistes — qui occupaient l’espace public avec une délicieuse exubérance. J’ai eu l’impression, tout d’un coup, qu’après des mois de surdité, le bruissement d’un monde plein de vie parvenait de nouveau à mes oreilles ; et tu sais quoi ? J’ai cru voir ma solitude fondre misérablement dans une flaque, comme le méchant dans Roger Rabbit, Est-ce qu’on n’apercevrait pas, au loin, une porte de sortie à l’asphyxiant train-train téléboulot-netflix-dodo ?

Ne me regarde pas avec cet air narquois ! « Du calme, Jean-Jean. N’oublie pas que nous vivons dans l’enfer du 21ème siècle et que nous sommes piégé.e.s dans une immense salle d’attente où nul.le ne sait quelles surprises fétides nous sont réservées. »

Mais moi, tu sais, je suis toujours prêt, en attendant le prochain coup de calgon, à me jeter dans les vagues de l’optimisme avec mon plus beau slip léopard pour grappiller quelques heures de félicité.

D’ailleurs, côté BRASS, y’a du nouveau : on se remet aux expos ! On commence tout doux avec un trip National Geographic tous les mardis de mars. Et pour le reste des nouvelles fraîches, y’a qu’à scroller d’un geste auguste vers le bas.

Je t’embrasse.

Jean

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