★ LETTRE DE JEAN
À Forest, le 31 mai 2022
Pyromane, pompier·e,
Cette année il n’y aura pas de grand feu pour ma fête, la Saint-Jean. En apprenant la nouvelle, j’ai versé quelques larmes dans ma salade de feu-nouilles, mais j’ai vite repris du poil de la fête, quand j’ai compris que cette année, lors des soirées de bamboche fin juin, il brûlerait, assurément, un grand feu à l’intérieur de nos cœurs. Dans ma tête, ça s’annonce un peu comme un film de Feuderico Feullini : chaleureux et truculent. Je te propose, en direct de mon cerveau, un extrait du film que je me fais (qui à mon avis, ne tombe pas loin de ce que sera la réalité) :
Extérieur jour. Nous sommes le 17 ou 18 juin dans le jardin derrière le BRASS, l’ambiance commence à s’embraser, entre croassements de grenouilles en chaleur, passages de trains, polyphonies ukrainiennes, odes à la frite… On entend des gens qui chantent à toutes les sauces (d’ailleurs, n’oublie pas ton mayo, car il y aura un sauna). On s’approche de la scène des jeunes rappeur·se·s y font leurs premiers pas, entre l’hésitation et l’incandescence de l’adolescence. La nuit tombe, les grenouilles lâchent l’affaire, résonnent alors sous le ciel étoilé des hymnes féministes/queer enflammés. La mafia du badminton délaisse les raquettes et les volants pour le dancefloor, un pianiste aux doigts boudinés fait une entrée tonitruante, suivi par une mini-fanfare en costume strass-paillettes, sous les yeux hallucinés d’enfants que des adultes, débordé·e·s par l’effet apéro et pris dans le feu de l’action, ont oublié de coucher. Cut.
Un abraccio, e viva la (dolce) vita ?
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