★ LETTRE DE JEAN
Forest, le 28 novembre 2024
Aujourd’hui j’ai mal partout.
J’ai joué au tennis hier ; à chaque fois, je donne tout.
Je vais au bout de moi-même, éminemment volontaire,
et pourtant je tape la moitié du temps dans les airs.
La balle poursuit sa trajectoire,
sans même m’accorder un regard.
Mon appétence pour les jeux de balle
se termine toujours, hélas, par un affaissement moral.
Ce matin dans les escaliers,
je croise des acrobates tout mouillés.
Je me présente à eux simplement :
– Je travaille ici, je suis Jean. J’ai entendu que vous savez peindre en jonglant.
– Exactement.
– Vous voulez dire : avec 2 balles en même temps ?
– Avec 3 balles, 4 balles, 5 balles…, naturellement.
J’en reste ébaubi·e.
Je suis un peu jaloux·se, bien sûr, mais mon coeur frémit.
Oh mais ! Le vernissage des artistes-équilibristes c’est aujourd’hui !
Je serai là, auréolé.e de mes faiblesses scintillantes, ankylosé·e,
les trapèzes raides et les triceps broyés,
mais avec un sourire d’extase et des yeux fascinés. Et toi ?
Jean Brass
PS. Tu en penses quoi, du « style sportif maudit qui écrit en rimes ? » C’est pas un peu hors de propos pour une newsletter ?
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