Dans l’oeil de… Sébastien Lenouvel

▴ Gros plan sur un artiste et voisin

[2019] Il est l’auteur des photomontages couleur rouille que vous avez peut-être vus en grand dans les rues de Forest ou dans les bistrots de Bruxelles. Le hot-dog-parachute, l’abeille géante, la fillette vêtue de pétales de fleurs, c’est lui. Sébastien Lenouvel est un artiste discret, qui partage sa pratique entre la création d’images pour les campagnes de communication d’une institution et une pratique personnelle foisonnante qui va de la lithographie à la vidéo en passant par le dessin, la céramique et la broderie. Parfois, il consacre le temps qu’il lui reste à mettre son univers visuel au service d’un lieu culturel comme le BRASS, pour notre plus grand bonheur. Pour ce numéro des Cahiers du BRASS, l’artiste forestois nous dévoile des images restées jusqu’ici dans son jardin secret ; il nous dit quelques mots de l’arrière-plan qui les a vus naître.

J’essaie toujours de faire ce que je ne sais pas faire, c’est ainsi que j’espère apprendre à le faire.

Gravure sur cuivre réalisée d’après nature à Rydaholm en Suède

Lorsque j’étais enfant, pour nous occuper les mains et l’esprit, ma maman nous lançait régulièrement à mon grand frère et moi comme défi de dessiner un objet du quotidien, un vase de famille, un fruit. Elle comparait ensuite nos deux réalisations anonymes puis élisait son préféré. Mine de rien, à force d’obstination pour lui plaire, j’ai acquis un certain savoir-faire. Aujourd’hui, ayant fait le tour des objets de mon enfance, je m’attache à poursuivre cet exercice juvénile en essayant de me surpasser. Je m’imprègne d’artistes que j’estime pour tenter de comprendre de l’intérieur leur geste, leur cheminement, leur méthode, ce je ne sais quoi d’indescriptible qui nous saisit et les rend pareils à nul autre.Humblement, je m’applique à faire ce que je ne sais pas encore faire. L’idée n’est donc pas d’imiter, de bêtement copier, mais de transcrire une émotion en essayant d’être au plus proche de la leur. En cela, je me retrouve dans cette citation de Pablo Picasso disant : “J’essaie toujours de faire ce que je ne sais pas faire, c’est ainsi que j’espère apprendre à le faire.”

La plaque en cuivre est gravée à la pointe sèche pour la partie dessinée et le motif du pull over est mordu à l’acide directement au pinceau.

Recherche sur le dialogue entre gaufrage et couleur pour restituer le moelleux des sous bois suédois – Linogravure

Cette broderie m’a permis d’apprivoiser les différents points en vue de développer une police de caractère.

Expression libre et recherche colorée autour d’une double figure d’adolescent – Acrylique

Collage à partir de magazines divers pour créer une nouvelle histoire entremêlant anonymes et célébrités en un joyeux big bang.

L’épure de cette composition abstraite exigeait un calage irréprochable. Constituée d’une lithographie deux couleurs et d’un gaufrage elle fût l’occasion de perfectionner ma technique dans ce domaine.

Influencé par la culture scandinave, je me suis construis un métier à tisser pour improviser cette tenture murale en autodidacte.

Détail d’un gaufrage en cours de réalisation dans une plaque de lino.

 

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