▴ On en parle avec Benoît Brunel
[2017] Ce n’est pas le pan le plus visible des activités du BRASS, mais il s’y développe tout un volet pédagogique et ludique que Benoît Brunel, intégré à l’équipe du BRASS en mars dernier, a pris à bras le corps. Benoît s’occupe de la médiation avec les publics (visites des expositions, partenariats, contact avec les écoles…), il organise et anime des stages créatifs et des ateliers, pour enfants et adultes, avec une sensibilité particulière pour les questions liées au numérique.
Tu as mis en en place des stages qui en premier lieu, ont un aspect créatif, et en second lieu, questionnent nos manières de voir. Peux-tu expliquer ?
L’idée pour les stages est d’être à mi-chemin entre le divertissement et l’apprentissage. Par exemple, le stage vidéo de cet été portait sur les couleurs. En s’amusant à réaliser de petits films, nous nous sommes demandés, avec des enfants entre 9 et 12 ans, pourquoi le rose est attribué aux filles et en quoi cela pose problème.
Tu es très intéressé de travailler avec des jeunes sur les jeux vidéos…
Oui, je suis convaincu que les jeux vidéos ne sont pas débilisants et qu’ils peuvent au contraire apporter quelque chose. Lors de notre deuxième stage d’été, l’idée était de réfléchir avec des jeunes de 12 à 17 ans sur les messages transmis par les jeux vidéo, et notamment la violence, pour ensuite en faire autre chose, dire autre chose.
Il y a également dans les tuyaux un projet créatif basé sur le jeu vidéo, avec les élèves de deux écoles secondaires, auquel vous associerez un artiste numérique.
Avec La Cime (élèves en difficultés ou porteurs de handicap) à Forest et l’école Sainte-Marie (filière artistique) à Saint-Gilles, nous allons concevoir un jeu vidéo qui prend en compte le handicap. En effet, lorsqu’on opte pour un avatar dans un jeu vidéo, on le choisit en fonction de ses capacités (rapidité, agilité, force, taille, etc). Nous allons renverser le schéma pour envisager le jeu à partir de ce qu’on nomme d’ordinaire des incapacités. Par exemple, pour un parcours qui se passe dans le noir, est-il plus pertinent de choisir un avatar aveugle ou voyant ? Ce sera une manière de mettre en avant qu’un handicap peut aussi être un point fort.
Tu souhaites également creuser les “fake news” et les “hoax”. Qu’est ce que c’est ?
Pour le stage de Toussaint, que nous mènerons avec la bibliothèque francophone et le Service Jeunesse de Forest, nous voulons aborder les hoax, fake news et complots, ces informations délibérément fausses diffusées sur internet par le biais d’articles ou de vidéo-montages et qui ont le plus souvent des fins malveillantes. L’enjeu de ce stage sera de repérer les éléments qui se répètent dans la construction de ces messages, pour pouvoir ensuite cerner plus facilement le vrai du faux. Les adolescents qui participeront réaliseront une fausse vidéo complotiste !
Le BRASS a lancé ce blog dans lequel des jeunes du quartier sont amenés à s’impliquer. Peux-tu nous en dire plus ?
Il s’agit de réaliser avec eux des capsules vidéos autour des concerts, expos ou spectacles qui sont présentés au BRASS, à travers des rencontres avec les artistes. Yuni a inauguré cette série d’entretiens en interviewant les membres du groupe Phoenician Drive. Nous voulons faire entendre des voix en dehors du Centre Culturel et notamment celles des jeunes : nous les invitons à exprimer leurs propres préoccupations, leurs propres questions, des questions que nous n’aurions pas forcément posées.